JOE BONAMASSA: Blues of Desperation (2016 - Provogue)
Tiens, un nouvel album du chirurgien de la six-cordes ! Tout le monde connaissant mon opinion sur le cas Bonamassa, je ne vais pas en rajouter une couche mais, au contraire, je vais m’efforcer d’écrire une chronique aussi objective que possible (oui, je sais, cela semble très difficile). Que contient donc cette nouveauté ? Eh bien, il y en a pour tous les goûts. Du blues-rock, style dans lequel excelle Mister Bonamassa (« Mountain climbing », « Blues of desperation », « Distant lonesome train »). Du country-rock rapide (« This train » et son bon solo de guitare). Du dépaysement musical avec « Drive » et son ambiance de road-movie à la frontière mexicaine (le solo de gratte est également très bon). Une ballade bluesy dans le style de Gary Moore (le solo aussi) avec « No good place for the lonely ». De la soul (« The valley runs low ») et du rock (« You left me nothing but the bill and the blues » et son solo impressionnant de technique). Du jazz/swing (« Livin’ easy ») et du slow blues cuivré (“What I’ve known for a very long time” avec un solo débordant de technique mais dépourvu de feeling). Bon, j’ai terminé l’inventaire. Avec tout ce catalogue de musiques américaines, tout le monde devrait y trouver son compte sauf que… Sauf qu’à l’écoute de cet album, je n’ai rien ressenti. Pas de frissons, pas de montée d’adrénaline, pas de plaisir, pas d’étincelle. Rien. Le calme plat ! D’accord, c’est sans doute moi qui déconne. Je dois me remettre en question et travailler sur moi-même. Je dois avoir de la salade dans les oreilles et manquer cruellement de discernement et de compétence musicale. Après tout, beaucoup d’artistes désirent que Joe Bonamassa vienne jouer sur leurs albums. Beaucoup de gens achètent ses disques et vont le voir en concert. Beaucoup de gratteux en herbe voudraient jouer comme lui. Alors, c’est mon jugement qui ne vaut rien. Non, « Blues of desperation » n’est certainement pas une mauvaise galette mais provoquera encore une division chez les amateurs de musique. Les fans arracheront leur chemise en hurlant au génie tandis que d’autres, plus réservés, déclareront que « ça se laisse écouter ». Enfin, un petit nombre de profanateurs sacrilèges oseront affirmer que cette œuvre fort bien produite ne contient aucune émotion. Ceux-là seront brûlés en place publique. En conclusion, à chacun de se faire une opinion et de choisir son camp. Certains me reprocheront avec raison cette chronique bien banale et je serai entièrement d’accord avec eux. Un compte-rendu banal… pour un disque qui l’est tout autant ! Encore une fois, ces remarques n’engagent que moi, pauvre mec qui n’y connaît rien en musique.
Olivier Aubry